Dès son annonce, Arc Raiders a suscité un vif intérêt, d’autant plus qu’à l’époque, les jeux d’extraction ambitieux n'étaient clairement pas nombreux. Après avoir traversé des mois, voire des années, de silence radio, le jeu est revenu sur le devant de la scène et a commencé à refaire parler de lui jusqu’à sa première phase de test à grande échelle qui s’est transformée en un immense carton. Un succès mérité ? Avec son univers prenant et instantanément immersif, sa direction artistique inspirée et son gameplay aussi profond que facile à prendre en main, Arc Raiders a tout ce qu’il faut pour s’imposer comme l’un des meilleurs jeux multi de l’année et sans trop forcer.

Un univers immersif et travaillé que l’on n'attendait pas

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Le monde a été ravagé, ou plutôt s’est quelque peu auto-détruit. L’intelligence artificielle et la technologie ont dépassé l’humanité, les problèmes écologiques se sont accentués… ça fait désormais des années que le point de bascule a été dépassé et ce sont désormais des entités robotiques qui dominent le monde. Le reste des êtres humains, une grande partie en tout cas, s’est réfugié sous terre. Le seul problème, c’est que les ressources ne courent pas les rues dans les souterrains et ce n’est qu’en prenant des risques à la surface que l’on trouvera de quoi survivre. Rares sont les femmes et les hommes assez fous ou courageux pour tenter leur chance. Nous sommes l’un d’eux, un Raider.

Comme avec The Finals, Embark Studio ne se contente pas de nous pondre un nouveau jeu multi sans apporter sa petite touche personnelle. Dès la scène d’introduction, d’une grande maîtrise, Arc Raiders nous embarque dans son univers. Un monde post-apocalyptique où le temps semble s’être arrêté et où l’Homme est un danger pour lui-même, peut-être même plus encore que ne l’est la machine et la faim. L’ambiance s’impose très rapidement, et c’est surtout à un vrai souci du détail et à une direction artistique aux petits oignons qu’on le doit. La narration, elle, est quelque peu en retrait, mais c’était couru d’avance. Arc Raiders est un jeu service, un extraction shooter qui se joue essentiellement en ligne. En ce sens, il serait étonnant que le développement narratif fasse partie des priorités. On attendra évidemment d’enchaîner quelques heures sur la version complète pour en avoir le cœur net. Pour l’heure, celles et ceux qui veulent en apprendre toujours plus sur l’univers pourront feuilleter un vaste codex qui se garnira d’informations au fil de nos raids à la surface.

Un système de cycle qui vise le long terme

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Arc Raiders n’a de toute façon pas vraiment besoin de fil narratif pour nous garantir une excellente immersion. Rien que les menus, très chargés cela dit, nous mettent dans l’ambiance. La direction artistique, très rétro-futuriste, est partout, du design des personnages, aux équipements et environnements, en passant par sa bande-son. Contrairement à un certain mode de jeu d’extraction léger, Arc Raiders met le paquet en termes de profondeur de gameplay et il y a beaucoup de choses à appréhender et à retenir. Trop, pour une petite session de quelques heures soyons honnêtes. Pour la plupart, vous les avez déjà vues lors des phases de tests précédentes, mais il y en aura encore un peu plus pour la sortie du jeu, notamment la fameuse caravane du Projet Expedition qui représente la partie cyclique du jeu d’extraction. 

Si vous êtes déjà familier avec le genre, notamment avec Escape From Tarkov, vous n’êtes pas sans savoir que les développeurs organisent des wipes à un rythme régulier. Cette une remise à zéro de la progression permet alors aux nouveaux joueurs d’avoir une chance face aux vétérans, tandis que ces derniers gagnent bien souvent des récompenses persistantes. Dans Arc Raiders, elle ne sera visiblement pas linéaire puisque ce sera vous, et vous seul, qui pouvez choisir de recommencer à zéro une fois votre grande Expédition menée à bien. Si vous optez pour cette option, sorte de méta-progression qui ne disparaîtra pas, vous débloquerez alors des récompenses exclusives et repartirez de zéro pour une nouvelle saison. Cette formule devrait plaire à tout le monde dans la mesure où les joueurs occasionnels pourront y aller à leur rythme, tandis que les joueurs vétérans pourront s’en donner à cœur joie. Cette dimension addictive est un point qu’il me tarde de découvrir dans le jeu définitif puisqu’au final, elle devrait représenter la tenue du jeu sur le long terme. D’autant plus que le studio a déjà parlé de tout un système de saisons et de récompenses à venir, c’est plus que suffisant pour nous mettre l’eau à la bouche.

Man vs wild… robots and humans

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Pour ce qui est du fun immédiat, voire même à moyen terme, je vais juste enfoncer des portes ouvertes puisque tout le monde semble déjà conquis. Cette prise en main ne fait que confirmer ce que le plus grand nombre en pense : Arc Raiders est extrêmement fun, complet et prenant, malgré quelques défauts comme sa maniabilité (au moins au départ) ou encore son équilibrage qui ne semble pas toujours très juste. La plus grosse nouveauté aperçue lors de ma session, la nouvelle carte Portail Bleu, ne viendra rien bousculer.

Catapulté dans l’une des cartes du jeu, l’objectif est donc de survivre en récupérant un maximum de ressources puis de s’extraire pour les conserver. Avant de partir, il faudra donc s’équiper (ou non) selon ses objectifs. On pourra opter pour un équipement aléatoire, qui ne sera déterminé qu’une fois en jeu, mais ne coûtera en échange aucune ressource, ou alors un barda sur mesure en puisant dans notre stock. Cette option sera évidemment la plus optimale puisqu’on aura le contrôle sur ce que l’on embarquera et l’on pourra même utiliser des objets de qualité pour assurer sa survie si on le souhaite.

Chaque Raider pourra amener avec lui un module, qui déterminera grosso modo sa classe. Suivant celui équipé, on pourra porter des protections lourdes ou légères, avoir plus d’espace d’inventaire, plus de grenades ou davantage de soins… Les possibilités sont variées et prendront sens surtout en escouade. À cela s'ajoute un bouclier d'énergie pour encaisser les dégâts avant la barre de vie, jusqu’à deux armes, et tout un tas de gadgets. Là-dessus, Arc Raiders est plus que généreux : en quelques heures seulement j’ai pu apercevoir des dizaines d'objets comme des grappins, des jumelles, des détecteurs ou encore des dizaines de grenades et kits de soin. Se faire un loadout méritera réflexion, d’autant qu’en cas de mort, on perd l’intégralité du butin.

La survie, la vraie !

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Oui, tous les objets portés, les armes et ressources, restent sur place sauf un ou deux objets que l’on pourra venir planquer dans une poche secrète, notre seul filet de sécurité. Parmi la tonne de ressources à récolter, on trouve des trésors à vendre, des matériaux pour l’artisanat et le développement de notre base, mais aussi des armes et des munitions qui peuvent nous servir sur le moment, ou être récupérées pour de futures expéditions. Chaque partie se déroule sur une vaste carte ouverte qui grouille d’ennemis mais aussi d'autres joueurs. Libre à vous de coopérer ou de vous entretuer. On peut même interagir avec les autres Raiders via une série d'emotes qui favorisent le role play : “Ne tirez pas”, “On coopère ?”, “Salutations !”... une roue de discussion abordable pour les échanges rapides, mais qui ne garantit en rien votre survie. Chaque rencontre est synonyme de tension, ce qui n’est pas sans rappeler des œuvres post-apo comme The Walking Dead. Parfois, on tirera à vue, puis on relèvera nos adversaires pour finalement coopérer, ou alors on les exécutera pour les piller. Sachez seulement qu’il sera parfois nécessaire de collaborer avec des inconnus pour affronter les menaces présentes sur la carte.

Depuis que les robots règnent en maîtres, l’homme n’est plus le bienvenu à la surface. Entre les petits drones se déplaçant en essaim, ceux qui font de la reconnaissance ou les très gros qui font mal… le danger est partout. Même dans les sous-sols il n’est pas rare de se faire attaquer par de petites araignées capables des pires fourberies. La tension est palpable lors de notre exploration, la survie prend le dessus, c’est vraiment très, très réussi. Ça l’est d’autant plus que chaque balle compte, que les robots sont relativement résistants, qu’ils font beaucoup de dégâts et que les ressources de combat ne sont pas toujours monnaie courante. On compte les chargeurs, on réfléchit à nos tirs et on calcule ses déplacements, d’autant que l’on sait qu’au moment de l’extraction, tout va partir en sucette. Il faut obligatoirement activer un moniteur qui déclenchera une énorme alarme attirant les robots, mais aussi d'éventuels joueurs. Se cacher ou combattre, à vous de voir, mais la fenêtre d’extraction est relativement courte à chaque fois. C’est intense et diablement prenant, que l’on soit seul ou en escouade jusqu’à 3 joueurs.

Portail Bleu, une excellente carte de plus pour Arc Raiders

On ne veut pas perdre ce que l’on récupère, d’autant que certaines ressources peuvent être très rares. Il est même parfois possible de mettre la main sur des objets-clés à utiliser dans d’autres cartes pour déverrouiller du contenu. Réussir son expédition, et surtout son extraction, est donc primordial. On se mettra alors à calculer les prises de risque et les cartes nous aident en affichant les zones de loot avec un indice de quantité de ressources disponibles. Bien entendu, les zones les plus riches seront les mieux gardées et les plus sollicitées. Heureusement, le level design déborde d’ingéniosité et offre un nombre incalculable d'opportunités d’approche. 

Vous avez déjà certainement vu ou même essayé les cartes Spatioport et Buried City qui ont chacune leur ambiance et leurs points d'intérêt. Pour cette nouvelle prise en main, c’est surtout sur Portail Bleu (Blue Gate) que j’ai pu jouer en compagnie de deux collègues. Une carte verticale et sur plusieurs niveaux où d’immenses structures se nichent à flanc de montagne, non loin de quelques villages ruraux abandonnés. Une franche réussite artistique, mais aussi en termes de level design, en tout cas pour ce que j’ai pu en voir. Arc Raiders est un jeu très intense et on n’a pas vraiment le temps de lézarder, d’autant plus que tout le monde, robots et autres joueurs, nous donne du fil à retordre. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que Portail Bleu est une map solide et bien construite qui déborde de secrets. Il est possible d’explorer les structures de la surface, mais également d’immenses complexes en sous-sol où se terrent des robots en embuscade, mais aussi énormément de ressources. Une carte qui ressemble parfois à un véritable coupe-gorge et qu’il me tarde de découvrir plus en profondeur, mais aussi et surtout avec un Raider de meilleur niveau.

Une montée en puissance qui s’annonce là aussi très bonne, mais on attend de voir

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La méta-progression est très importante dans Arc Raiders, ça se sent dès les premiers raids et la montée en puissance promet d’être exponentielle. Difficile d’être totalement sûr en si peu de temps de jeu, mais l’arbre de talents semble en revanche assez complet et surtout généreux. À chaque sortie à la surface et en remplissant des objectifs de mission, on gagne de l’expérience que l’on pourra transformer en points de compétence pour améliorer définitivement notre Raider. 

Amélioration de l’endurance, des points de vie ou encore de la mobilité… tout y passe et ça ne sera pas de trop pour affronter les dangers. En parallèle, comme dans la plupart des gros jeux du genre, il faudra développer toute une base, ses infrastructures pour fabriquer de l’équipement de plus en plus performant ou améliorer son stockage, mais aussi ses commerces pour échanger de l’argent ou des ressources contre tout un tas de choses utiles.

On attend Arc Raiders… avec une grande impatience

Arc Raiders est une excellente surprise et pourrait bien être l’un des meilleurs jeux multi de l’année. Son ambiance nous happe instantanément, son gameplay est généreux et les promesses sont aussi belles que nombreuses. Il faudra bien évidemment beaucoup plus d’heures de jeu pour en faire le tour, mais en l’état, une fois qu’on a terminé une expédition, la seule chose que l’on souhaite c’est en relancer une, ce qui est plutôt très bon signe. Cette prise en main sur la nouvelle carte Portail Bleu n’a finalement fait que confirmer qu’Embark Studios prend l’affaire très au sérieux. Ce n’est pas un simple mode de jeu, mais bel et bien un extraction shooter solide et profond qui a su soigner son gameplay mais aussi tout son univers, de la direction artistique à la bande-son. On en redemande et vivement le 30 octobre 2025.